The Last Straw

Durant l’été de mes dix-sept ans, à quelques mois de ma retraite solitaire, la fille aînée du marquis Léonard, celle qu’on appelait ma sœur, revint après des années d’exil.
Tous au domaine l’idolâtraient, elle et personne d’autre.
Peu m’importait.
J’avais toujours su que mes parents étaient des créatures cruelles.
J’aurais pu gérer les terres et les archives, mais pourquoi ? Cette lignée était vouée à disparaître.
Elle s’écroulerait sans moi, moi qui portais tout à la place de ce marquis incapable.
Alors je m’en irais, loin de cette demeure hantée…
— Comme il fait froid ! Cela semble si lointain.
Un esprit moqueur, que je rencontre parfois, me chuchote d’étranges récits.
« Qui te défendra ? »
Cette femme, ma prétendue sœur, a essayé de jouer ce rôle.
« Qu’en pensez-vous, ma chère ? Un tel prêt ne serait-il pas providentiel ? Dépêchez-vous avant qu’on vous le dérobe. »
Le duc sournois, lié à moi par pacte, allait tout perdre.
Et puis…
« J’ai prié Dieu, pour la toute première fois. »
En entendant ces mots de ma tendre amie d’enfance, j’ai su que nous ne serions plus jamais simplement complices.